Éditorial --- Djibouti/Guinée-Bissau : Vers une coopération accrue
La visite à Djibouti du chef de l'Etat de Guinée-Bissau, M. Umaro Sissoco Embalo, est-elle synonyme de nouveau départ dans les relations entre les deux pays? Tout conduit à penser que le temps est venu d'accentuer le niveau des échanges entre Djibouti et Bissau. Cela est d'ailleurs perceptible dans la déclaration commune consécutive à la signature, hier, d'un accord-cadre entre les deux parties. La teneur en est en tout cas inédite : elle appelle à ouvrir la voie à une coopération accrue. Dans tous les domaines. Les secteurs porteurs sont appelés à la rescousse.
Les deux pays, qui ont réaffirmé leur attachement à la stabilité, ont clairement exprimé leur rejet des régimes anti-constitutionnels. Cette volonté affichée de refuser de cautionner les dérives putshistes a le mérite de rassurer dans un continent africain dont les avancées démocratiques semblent marquer le pas face au regain de coups d'Etat qu'il a connu ces derniers temps.
A l'unisson des organisations continentales et internationales dont l'Union africaine, Djibouti et la Guinée-Bissau adoptent une position dénuée d'équivoque qui, si elle exprime leur réprobation de tout pouvoir né d'un coup de force, ne se dresse pas moins contre toute tentative d'ingérence étrangère dans les affaires intérieures d'un Etat. Mieux : les deux pays entendent agir de concert pour apporter leur contribution, modeste soit-elle, à la sauvegarde de la souveraineté et à l'intégrité territoriale des Etats partout où le besoin se fait sentir. D'où la nécessité,
à leurs yeux, de rendre l'Organisation des Nations Unies plus apte à porter ces ambitions.
Pour eux, toute volonté de maintenir la paix et la sécurité dans le monde ne saurait aboutir que si elle s'accompagne de l'audace d'amorcer la réforme d'une organisation dont l'ancêtre s'appellait la SDN. Il en va du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.