Sommet de Doha : les pays arabes et musulmans adressent une mise en garde ferme à Israël
Réunis en urgence à Doha, les dirigeants arabes et musulmans ont dénoncé lundi avec la plus grande fermeté la frappe israélienne qui a visé la capitale qatarienne, y voyant une « agression perfide » contre un Etat membre des Nations unies et un coup porté aux efforts de médiation régionale.
Dans une déclaration commune, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont exprimé leur « solidarité absolue » avec le Qatar, cible le 9 septembre d’un raid israélien sur un quartier résidentiel de Doha. L’attaque a fait plusieurs victimes civiles et endommagé des bâtiments accueillant des délégations engagées dans des discussions pour un cessez-le-feu à Gaza.
« C’est une violation flagrante de la souveraineté du Qatar et du droit international, une menace grave pour la paix régionale et internationale », souligne le texte adopté sous la présidence de l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani.
Le sommet salue par ailleurs « la retenue » affichée par Doha face à ce qu’il qualifie d’« agression lâche », tout en rappelant le rôle clé du petit État du Golfe dans les médiations en cours avec l’appui de l’Egypte et des Etats-Unis. Les dirigeants insistent : « Une telle attaque contre un lieu neutre de médiation sape les processus internationaux de paix. »
Les participants rejettent toute tentative israélienne de justifier ce raid et appellent la communauté internationale à condamner « sans équivoque » cette escalade. « L’absence de reddition de comptes a encouragé Israël à persister dans ses violations », déplorent-ils, estimant que l’impunité met en péril l’ordre international fondé sur des règles.
Le communiqué réaffirme le soutien au Qatar mais aussi à la cause palestinienne. Il condamne les « crimes de guerre » commis à Gaza – famine, blocus, bombardements indiscriminés – et exhorte à accélérer la reconstruction du territoire dès la conclusion d’un cessez-le-feu.
Enfin, les États réunis rappellent leur attachement à l’Initiative de paix arabe et à la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.