C'est désormais officiel. Le chef de la diplomatie djiboutienne, Mahmoud Ali Youssouf, est élu président de la Commission africaine (UA).

En portant Mahmoud Ali Youssouf à la tête de la Commission de l'UA, les chefs d'Etat et de gouvernement du continent, réunis depuis ce matin à Addis-Abeba pour un 38e sommet décisif, ont fait le choix de l'expérience.

Plus de deux décennies passées à la tête du ministère djiboutien des Affaires étrangères ont en effet fait de Mahmoud Ali Youssouf un leader aguerri, familier des arcanes diplomatiques.

C'est sans doute cet argument qui a joué dans son duel très serré face à l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga dont la défaite a été actée après plusieurs tours de scrutin.

Les engagements fermes du candidat Mahmoud Ali Youssouf, qui a promis de faire taire les armes partout où elles continuent de crépiter sur le continent, ont également compté dans cette élection qui s'est tenue au terme d'une campagne qui n'avait rien d'un match amical et au cours de laquelle l'âge avancé de M. Odinga a cristallisé les critiques les plus acerbes.

Mahmoud Ali Youssouf, qui a fait preuve d'une grande maîtrise des dossiers dans le débat télévisé face à celui qui est apparu très vite comme son principal adversaire dans cette élection, s'est montré sûr de sa victoire. Jusqu'au bout. Il avait derrière lui la République de Djibouti, son président, son peuple, et surtout son statut de havre de paix dans une région meurtrie par des conflits à répétition.