Forum international sur la paix a paris : au même titre que les guerres fratricides, la dégradation de notre environnement constitue une menace pour la paix, selon le Président Guelleh
Aujourd’hui et plus que jamais, cette paix est menacée. Pas seulement par des guerres fratricides qui sévissent ici ou là, pas seulement par des conflits géopolitiques hérités de la guerre froide, mais aussi et surtout par une autre arme de destruction massive qui opère déjà sous nos yeux : la dégradation de notre environnement .
C’est en ces termes que s’est exprimé le président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, qui a fait une intervention remarquée dans le cadre de sa participation au forum international sur la paix à Paris, en France.
Cette guerre, a-t-il ajouté, a déjà commencé. Elle fait déjà des victimes. Pas seulement parmi la flore, pas seulement parmi la faune, mais aussi parmi des hommes et des femmes sur tous les continents."
Nous devons prendre conscience que cette guerre est globale, qu’elle ne reconnait pas de frontières et qu’elle met en péril l’humanité tout entière", a insisté le président Guelleh, avant d’ajouter que nous devons prendre conscience également que cette guerre, nous l’avons déclenchée nous-mêmes et contre nous-mêmes.
Qu’il me soit permis tout d’abord de remercier les organisateurs de ce forum mondial sur la PAIX. Qu’il me soit permis également de saluer les initiateurs de ce grand Rendez-vous, en premier lieu la France mais aussi tous les partenaires et donateurs qui militent activement pour l’avènement d’une PAIX mondiale.
Des événements comme celui de ce jour sont des vecteurs puissants de la prise de conscience qui doit transcender tous les enjeux locaux au profit d’une même et seule préoccupation : celle de la paix pour tous et partout sur l’ensemble de notre globe. Cette préoccupation est la seule qui vaille. Elle doit être érigée en priorité des priorités par la communauté internationale.
Car la PAIX est le socle d’ancrage de tout développement économique et social. C’est le préalable vital à l’épanouissement des hommes et des femmes sur tous les continents et dans tous les pays.
Mais aujourd’hui et plus que jamais cette paix est menacée. Pas seulement par des guerres fratricides qui sévissent ici ou là, pas seulement par des conflits géopolitiques hérités de la guerre froide, mais aussi et surtout par une autre arme de destruction massive qui opère déjà sous nos yeux : la dégradation de notre Environnement.
Mesdames et Messieurs,
Cette guerre a déjà commencé. Elle fait déjà des victimes. Pas seulement parmi la flore, pas seulement parmi la faune, mais aussi parmi des hommes et des femmes sur tous les continents.
Nous devons prendre conscience que cette guerre est globale, qu’elle ne reconnait pas de frontières et qu’elle met en péril l’humanité tout entière.
Mais nous devons prendre conscience également que cette guerre, nous l’avons déclenchée nous-mêmes et contre nous-mêmes. Mesdames et Messieurs, le Responsabilité de l’Homme dans le désordre écologique actuel et la dégradation avancée de l’Environnement n’est plus à prouver.
Toutes les études scientifiques sont arrivées à la même conclusion. A l’échelle de notre planète, ce sont les activités anthropiques qui détruisent les écosystèmes et la biodiversité.
Ce qui est mis en cause ici, c’est le modèle économique mondial. Ce modèle sur lequel, pourtant et paradoxalement, nous avons basé notre développement, notre croissance économique et notre prospérité.
Ce modèle est à bout de souffle aujourd’hui. C’est un modèle qui génère de la déforestation, c’est un modèle qui génère des inondations et des sécheresses. C’est aussi un modèle qui produit de la pollution, de l’extinction des espèces, de la raréfaction des ressources. En résumé, ce modèle prédateur a fait de la planète sa proie.
Et si nous ne changeons pas, et si nous ne devions pas de notre trajectoire actuelle, nous allons tout droit vers le scénario chaotique du réchauffement climatique prédit par les scientifiques. Et on connait tous les conséquences tragiques de ce scénario.
Des conséquences en cascade. Sur les Glaciers et l’élévation du niveau des Océans, sur la destruction de la couche d’ozone et l’effet de serre.
Mais aussi des conséquences sur la migration des populations, sur la rareté des ressources, sur la santé des populations.
Si nous ne dévions pas de notre trajectoire actuelle, ces conséquences seront irréversibles.
Elles rendront stériles et inefficace nos capacités de riposte.
Il y a donc urgence à changer de paradigme de développement.
Il y a urgence à sortir du modèle actuel vers un modèle alternatif. Un modèle viable qui a pour centre de gravité les préoccupations écologiques et environnementales.
Mais comment sortir de ce modèle dominant et destructeur ? La question mérite d’être posée et débattue.
Elle a déjà été posée et débattue, notamment à la COP21 de Paris où la communauté internationale, à l’unisson, s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique.
Cette question a aussi été débattue à Marrakech et puis à Bonn l’année dernière. Et probablement en Pologne au mois de décembre.
Mais hélas, malgré les promesses et les engagements, la communauté internationale tarde à réagir efficacement. Et d’ores et déjà les scientifiques craignent que les objectifs fixés à Paris ne soient plus à notre portée.
Mesdames et messieurs,
La préservation de l’environnement doit être considérée comme un paradigme structurant de la Paix Mondiale. Car un environnement hostile ne peut être que propice, lui aussi, à des hostilités de toutes sortes.
Le réchauffement climatique agit comme une arme de destruction massive sur les populations. La communauté internationale doit être dans une approche de responsabilité partagée pour trouver des parades. Car l’heure n’est pas aux tergiversations pour identifier les responsables et les victimes du réchauffement climatique.
L’urgence c’est de mobiliser les financements nécessaires, l’urgence c’est de partager les technologies innovantes.
L’urgence c’est de mutualiser nos efforts pour gagner la guerre contre le réchauffement climatique. La république de Djibouti souscrit à cette démarche et militera toujours pour l’émergence d’une solidarité agissante à l’échelle de notre planète.
Je vous remercie de votre attention.