Union africaine : Djibouti plaide pour une intégration numérique et une gouvernance renforcée
Sous la coupole de l’Union africaine, Djibouti a réaffirmé son attachement aux dynamiques de coopération panafricaine lors de la 46ᵉ session ordinaire du Conseil exécutif de l’organisation, tenue les 12 et 13 février à Addis-Abeba.
Menée par son chef de la diplomatie, Mahmoud Ali Youssouf, la délégation djiboutienne a pris part aux discussions de haut niveau qui ont rythmé ces deux journées consacrées aux défis et ambitions du continent. Aux côtés du ministre, plusieurs figures diplomatiques du pays, dont l’ambassadeur Abdi Haibe, représentant permanent auprès de l’UA, et des conseillers du président djiboutien, ont participé aux échanges.
Les travaux du Conseil exécutif ont principalement porté sur l’examen de dossiers clés visant à accélérer l’intégration continentale et à renforcer la résilience des États membres face aux défis actuels. Parmi les sujets à l’ordre du jour, la lutte contre les violences faites aux femmes, avec l’examen d’un projet de convention pionnier, a occupé une place centrale.
Les discussions ont également permis d’avancer sur la création de l’Agence africaine de sécurité des aliments, dont le cadre institutionnel vise à harmoniser les normes sanitaires et assurer une alimentation plus sûre pour les populations du continent. Autre dossier prioritaire : le renforcement des capacités africaines en matière de réponse aux catastrophes, avec la mise en place d’un mécanisme dédié à la gestion des crises humanitaires.
Côté économie, l’adoption de nouvelles annexes au protocole de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ouvre des perspectives majeures pour le commerce numérique. Ces réformes, qui touchent aux règles d’origine des produits et services numériques, à la cybersécurité et à l’encadrement des transferts transfrontaliers de données, marquent une avancée décisive dans l’intégration numérique de l’Afrique, en parfaite résonance avec les ambitions de l’Agenda 2063.
Outre les grands chantiers politiques et économiques, cette 46ᵉ session a été marquée par des élections majeures au sein des instances de l’Union africaine. Six nouveaux commissaires ont été désignés pour orienter les futures décisions de l’organisation. Cinq membres du Conseil de paix et de sécurité ont également été élus, renforçant ainsi les mécanismes de prévention des conflits sur le continent.
Dans le domaine de l’innovation, l’élection d’un membre au sein de l’Agence spatiale africaine témoigne de la volonté du continent de s’affirmer comme un acteur clé dans le secteur stratégique des technologies spatiales. L’Université panafricaine, pilier de la recherche et de l’innovation, a quant à elle désigné un nouveau vice-président, garant de la poursuite de ses missions académiques.
Par ailleurs, la lutte contre la corruption reste un axe prioritaire, comme en témoigne l’élection de cinq nouveaux membres du Conseil consultatif de l’UA dédié à cette problématique. Enfin, le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant a vu l’arrivée d’un nouveau membre, réaffirmant l’importance de la protection des plus jeunes dans l’agenda continental.
À l’issue de ces deux jours de délibérations, Djibouti entend jouer un rôle moteur dans l’implémentation des réformes adoptées, notamment dans les domaines du commerce numérique, de la sécurité alimentaire et de la résilience face aux crises.