Débat Mjadala Africa : Mahmoud Ali Youssouf surclasse ses adversaires avec brio

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 C’est un ministre djiboutien animé par une vision claire et un sens aigu des responsabilités qui s’est présenté vendredi soir devant des millions de téléspectateurs africains, lors du débat très attendu pour la présidence de la Commission de l’UA.

Face au vétéran kényan Raila Odinga et à l’économiste malgache Richard Randriamandrato, le ministre Mahmoud Ali Youssouf, 59 ans, a imposé son style, celui d’un pragmatique et d’un fin connaisseur des défis du continent.

Deux heures durant, Mahmoud Ali Youssouf a capté l’attention, non par des effets de manche, mais par la force d’un discours limpide et ancré dans les réalités africaines. Décrivant une Afrique à la croisée des chemins, il a pointé sans détour les limites d’une Union africaine trop souvent dépendante de financements extérieurs et paralysée par des divisions internes. « Nous devons cesser de réagir aux crises et apprendre à les anticiper », a-t-il lancé. Avec des mots pesés mais tranchants, il a exhorté à mobiliser les forces en attente de l’UA, actuellement figées faute de ressources. Sa critique du fonctionnement actuel, précise sans être acerbe, a su convaincre, tout comme ses propositions.

Ses interventions, ponctuées d’exemples concrets, a suscité une admiration palpable jusque sur les réseaux sociaux kenyans. Là, des internautes, pourtant attachés à leur compatriote Raila Odinga, n’ont pas hésité à louer la performance du candidat djiboutien. « L’Afrique a besoin de ce type de leadership », a écrit l’un d’eux.

Polyglotte accompli, le ministre Mahmoud Ali Youssouf a également séduit par son aisance à passer d’une langue à l’autre, un atout qui lui a permis d’élargir son audience et de toucher directement des publics variés à travers le continent.

Si son diagnostic est rigoureux, c’est dans sa vision pour l’avenir que le ministre djiboutien s’est véritablement imposé. Revendiquant une Afrique souveraine et intégrée, il a affirmé son ambition de faire du continent une force incontournable sur la scène mondiale. « Si je suis élu, je m’engage à porter haut la voix de l’Afrique, à exiger une représentation équitable au Conseil de sécurité des Nations unies et à transformer notre potentiel en puissance réelle », a-t-il déclaré, sous les regards attentifs d’un auditoire conquis.

Sa promesse de stimuler le commerce intra-africain, d’abattre les barrières non tarifaires et de favoriser la libre circulation des biens et des personnes s’inscrit dans une volonté de réformes concrètes. Pour lui, la prospérité passe par une meilleure exploitation des talents africains – femmes, jeunes et diaspora – dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et la technologie.

Face à lui, Raila Odinga, 79 ans, a misé sur son expérience passée mais s’est montré moins incisif, tandis que Richard Randriamandrato a livré un exposé plus technique. Mahmoud Ali Youssouf, lui, a su incarner l’enthousiasme d’un acteur du renouveau.

« L’Afrique que nous voulons est une Afrique de paix, d’unité et de prospérité. Ce rêve est possible, mais il exige de la volonté politique et la solidarité de nos peuples », a conclu Mahmoud Ali Youssouf.