Le partenariat Afrique-Turquie connaît une ascension fulgurante, selon le ministre djiboutien des Affaires étrangères

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Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne turque TRT, le ministre djiboutien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, a livré une analyse pertinente sur la trajectoire solide et ambitieuse du partenariat entre l’Afrique et la Turquie.

Au lendemain de la réunion des ministres des Affaires étrangères qui a eu lieu les 2 et 3 novembre 2024 à Djibouti, le chef de la diplomatie djiboutienne a salué les efforts continus qui inscrivent cette relation dans une histoire séculaire, bâtie sur l’échange et le respect mutuel.

D’emblée, le ministre Mahmoud Ali Youssouf a rappelé les fondements de cette alliance, qui puise ses racines dans des siècles d’interactions culturelles et commerciales. Formalisé en 2008, le partenariat Afrique-Turquie a prospéré, donnant lieu à des sommets, des forums, et des échanges réguliers.

A l’issue de la récente réunion, les ministres ont appelé à une mise en œuvre concrète des engagements pris, afin de transformer les aspirations partagées en progrès tangibles pour leurs citoyens. « Les promesses doivent se traduire en résultats tangibles, pour que chaque citoyen en ressente les bienfaits, » a affirmé M. Youssouf.

Le ministre djiboutien a souligné le rôle central de la Turquie en tant qu’allié fiable pour la paix et la sécurité en Afrique. En s’investissant aux côtés de l’Afrique, la Turquie joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de l’initiative de l’Union africaine Silencing the Guns, qui vise à éradiquer les conflits sur le continent d’ici 2030. Le chef de la diplomatie djiboutienne a par ailleurs évoqué le potentiel de la Force de réserve africaine, tout en pointant les défis de financement et l’importance d’une volonté politique affirmée des Etats membres pour garantir son efficacité.

Abordant les perspectives de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le ministre a exprimé sa conviction que le continent peut et doit renforcer ses institutions pour atteindre les objectifs de prospérité et de développement durable. « Notre continent doit se doter des moyens nécessaires pour offrir un avenir prometteur à sa jeunesse, » a-t-il affirmé avec fermeté.

L’accession récente de l’Union africaine au G20 en tant que membre permanent constitue, selon lui, un moment charnière. Le ministre Youssouf y voit une occasion unique pour l’Afrique de siéger à la table des décisions mondiales. Toutefois, il a appellé le continent à prendre une position active et à ne pas se contenter de jouer un rôle passif, à ne pas rester des demandeurs, mais des acteurs.  

Le ministre a également abordé le sujet sensible des migrations, plaidant pour un développement inclusif en Afrique afin de limiter les flux migratoires non contrôlés. Il a appelé à un partenariat renforcé avec la Turquie pour une gestion équilibrée et humaine de cette question, et pour permettre aux jeunes Africains de trouver des opportunités d’épanouissement sur leur propre sol.

À l’approche du Forum de Diplomatie d’Antalya, le ministre djiboutien des Affaires étrangères a estimé enfin que le partenariat Afrique-Turquie repose sur une base solide de confiance mutuelle et de vision commune. Pour lui, ce rapprochement a le potentiel de redéfinir les équilibres géopolitiques régionaux.