Revue de Presse : Mohamoud Ali Youssouf, candidat à la présidence de la commission de l’UA expose à la RTD sa vision de l’Afrique

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Dans une interview accordée jeudi dernier à la Radio-Télévision de Djibouti (RTD), le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, expose son programme pour relever les défis de l’Afrique moderne tout en capitalisant sur les opportunités du futur. Fort de trois décennies d’expérience diplomatique, il aspire à transformer le continent africain à travers une vision intégrant la paix, la sécurité, l’intégration régionale, et le développement durable.

Connu sur la scène diplomatique africaine, Mahmoud Ali Youssouf, en plus de ses 30 ans de carrière, dont 20 ans à la tête du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti, joue un rôle clé dans la gestion de plusieurs crises régionales. Sa carrière illustre sa capacité à maintenir un équilibre délicat entre les intérêts nationaux et les dynamiques continentales. Fort de ce parcours, il est aujourd’hui le candidat favori de la Commission de l’Union Africaine, une institution qu’il considère cruciale pour le développement du continent.

Lors de son interview à la RTD réalisée par le journaliste Abdourahman Mohamed Abdourahman alias Chibachi, Mahmoud Ali Youssouf a souligné que sa candidature est le fruit d’une décision mûrement réfléchie et soutenue par les plus hautes autorités de Djibouti, notamment du président de la République, Son excellence, M. Ismail Omar Guelleh. Djibouti, située à la croisée de plusieurs axes géopolitiques majeurs, notamment l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, voit en Mahmoud Ali Youssouf un leader capable d’apporter une perspective unique à l’échelle continentale.

Une vision globale de la paix et de la sécurité en Afrique

Mahmoud Ali Youssouf place la question de la paix et de la sécurité au cœur de sa candidature. Pour lui, l’instabilité qui persiste dans plusieurs régions d’Afrique constitue un frein majeur au développement économique et social du continent. « La paix et la sécurité sont les fondations sur lesquelles l’Afrique doit bâtir son avenir », a-t-il affirmé. Il évoque notamment les conflits dans le Sahel, la Corne de l’Afrique, et la région des Grands Lacs, des zones où il a personnellement œuvré en tant que diplomate pour favoriser la coopération et les négociations.

En tant que candidat à la présidence de la Commission de l’Union Africaine, Mahmoud Ali Youssouf souhaite renforcer les mécanismes de gestion des conflits déjà en place, notamment le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, mais aussi proposer des approches plus innovantes pour anticiper les crises. Il prévoit également de soutenir davantage les missions de maintien de la paix menées sous l’égide de l’UA, tout en insistant sur la nécessité de renforcer les capacités des armées africaines à répondre aux menaces transnationales telles que le terrorisme et les trafics illégaux.

L’objectif de “Faire taire les armes d’ici 2030”, une initiative clé de l’Union Africaine, reste central dans son programme. Toutefois, il reconnaît que cette ambition nécessite une meilleure coordination entre les États membres et des partenariats renforcés avec les organisations internationales et régionales. « Le succès de cette initiative dépendra de notre capacité à unir nos forces pour résoudre les problèmes à la racine, qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux », souligne-t-il.

Développement durable et intégration économique : des piliers pour une Afrique prospère

En plus de sa stratégie de paix, Mahmoud Ali Youssouf place le développement durable au cœur de sa vision pour l’Afrique. « La paix est la condition sine qua non du développement, mais pour que l’Afrique devienne un continent prospère, nous devons adopter une approche globale incluant l’économie, l’environnement et les infrastructures », précise-t-il.

Il met en avant des projets ambitieux tels que le barrage Grand Inga, qui pourrait résoudre une grande partie des problèmes énergétiques du continent, et les infrastructures transfrontalières comme les chemins de fer à grande vitesse reliant les capitales africaines. Ces projets sont essentiels pour promouvoir l’intégration régionale et faciliter les échanges commerciaux intra-africains. Dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, Mahmoud Ali Youssouf aspire à accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), un projet qu’il voit comme un moteur essentiel pour la transformation économique de l’Afrique. « L’Afrique a le potentiel de devenir un marché unique, capable de rivaliser avec les plus grandes économies du monde. Mais cela nécessitera un engagement ferme pour renforcer nos infrastructures, réduire les barrières commerciales, et harmoniser les politiques économiques », a-t-il affirmé. Outre les infrastructures physiques, il accorde une attention particulière aux technologies de l’information et de la communication. La numérisation, selon lui, est un levier pour la modernisation de l’économie africaine. Il propose des investissements accrus dans les startups africaines du numérique, afin que l’Afrique puisse capter les bénéfices de la révolution technologique mondiale.

Lutte contre le changement climatique : une priorité incontournable

L’une des dimensions cruciales de la candidature de Mahmoud Ali Youssouf réside dans son engagement à lutter contre le changement climatique. Le continent africain, bien que responsable d’une infime partie des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est parmi les plus touchés par ses effets. Sécheresses, inondations, et autres catastrophes naturelles frappent de plein fouet des millions de personnes, exacerbant la pauvreté et l’instabilité politique.

Il propose ainsi de placer l’Afrique à la pointe des négociations climatiques mondiales, en œuvrant pour des engagements financiers plus solides de la part des pays développés afin d’aider l’Afrique à s’adapter aux impacts du changement climatique et à adopter des solutions basées sur les énergies renouvelables. « L’Afrique est dotée d’énormes ressources naturelles renouvelables, qu’il s’agisse du soleil, du vent, ou de l’eau. C’est une opportunité que nous devons saisir pour bâtir un avenir durable pour nos enfants », déclare-t-il.

Cybersécurité et gouvernance numérique : anticiper les menaces du futur

Dans un monde de plus en plus interconnecté, la cybersécurité est un domaine que Mahmoud Ali Youssouf souhaite voir évoluer rapidement en Afrique.  « Les menaces évoluent, et nous devons être préparés à faire face aux nouveaux défis du 21ème siècle », explique-t-il. Il appelle à la création d’une agence panafricaine de cybersécurité, qui travaillerait en étroite collaboration avec les agences nationales pour protéger les infrastructures numériques essentielles et les données des citoyens africains. Au-delà de la cybersécurité, il envisage aussi une meilleure gouvernance numérique à l’échelle continentale, qui favoriserait la transparence, la lutte contre la corruption et l’inclusion numérique. Il voit la technologie comme un outil clé pour améliorer les services publics et offrir de meilleures opportunités aux jeunes Africains.

À quelques mois de l’élection à la présidence de la Commission de l’Union Africaine, Mahmoud Ali Youssouf s’impose comme un candidat aux idées novatrices et pragmatiques. Sa vision repose sur la conviction que l’Afrique peut surmonter les défis actuels en unissant ses forces et en adoptant des solutions innovantes. Son engagement pour la paix, le développement durable et l’intégration régionale fait de lui un candidat sérieux et ambitieux à ce poste de responsabilité.

Bien que l’élection, prévue en février 2025, déterminera l’homme qui prendra la direction l’Union Africaine au cours des prochaines années, mais l’expérience, les compétences linguistiques, et notamment la vision du candidat djiboutien, Mahmoud Ali Youssouf le placent dans une position favorable pour guider l’Union Africaine vers une nouvelle ère de prospérité et de paix.