Sommet de l’Avenir à New York : Le chef de la diplomatie djiboutienne plaide pour une réforme du système financier mondial
Candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine, le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf, a captivé l’auditoire aujourd’hui lors de son allocution au Sommet de l’Avenir à New York.
Sa prise de parole, mêlant une critique acerbe du système financier mondial et une vision réformatrice, s’est imposée comme un plaidoyer résolu pour l’Afrique, continent encore trop souvent relégué aux marges des décisions internationales. Mais derrière les mots se dessine une stratégie plus large : celle d’un homme qui aspire à incarner le renouveau africain sur la scène internationale.
Dans une salle où se côtoyaient les figures les plus influentes du monde, Mahamoud Ali Youssouf n’a pas hésité à dénoncer le "poids écrasant de la dette qui étouffe de nombreuses nations africaines". Un constat implacable qui, selon lui, découle d’une série d’injustices structurelles : des régimes commerciaux inéquitables, mais aussi des conditionnalités politiques imposées par des puissances étrangères. L’argument, souvent répété mais rarement aussi vigoureusement formulé, vise à démontrer comment l’Afrique, bien que riche en ressources et en potentiel, reste piégée dans un cycle infernal de dépendance économique.
Cette situation, d’après le ministre, est amplifiée par l’inefficacité chronique des réponses internationales face à des crises qui se succèdent à un rythme vertigineux. Pour Mahmoud Ali Youssouf, il est évident que le système financier mondial n’a pas su répondre aux attentes des pays en développement. "Aucune sécurité sociale pour les plus vulnérables", martèle-t-il, un constat amer qui traduit une colère partagée par de nombreux dirigeants africains.
Si le diagnostic est sévère, l’homme de Djibouti ne s’est pas contenté de pointer les failles. Il a appelé à une réforme audacieuse de la gouvernance financière mondiale. Selon lui, les institutions financières internationales doivent être redéfinies pour qu’elles deviennent des véritables leviers de soutien aux pays africains. Il a insisté sur la nécessité de mobiliser davantage de ressources pour garantir un développement durable, juste et équitable. À ses yeux, cette réforme doit s’accompagner d’une protection accrue des nations africaines contre les chocs économiques systémiques, qui les fragilisent encore davantage.
Son plaidoyer va bien au-delà de la sphère économique. En appelant à un changement profond de la gouvernance mondiale, Mahamoud Ali Youssouf a fait écho à une demande longtemps ignorée : celle d’une représentation plus inclusive des nations africaines dans les instances internationales. Il ne s’agit pas simplement de renforcer la voix de l’Afrique, mais de rectifier des injustices historiques qui continuent de priver le continent de son droit de regard sur des décisions qui façonnent pourtant son avenir.
Une réforme nécessaire du Conseil de sécurité de l’ONU
Sur ce point, le chef de la diplomatie djiboutienne est catégorique : le Conseil de sécurité de l'ONU doit être réformé. L’Afrique, bien que constituant une part significative de la population mondiale et jouissant d’un immense potentiel économique et humain, reste sous-représentée dans cet organe décisionnel crucial. Le ministre Youssouf a dénoncé une situation qui maintient le continent en marge des grandes décisions mondiales et empêche une distribution équitable du pouvoir. Dans une tirade pleine de force, il a appelé à une redéfinition de l’ordre mondial pour qu’il reflète les réalités contemporaines, et non les héritages d’un passé révolu.
Candidat au poste de président de la Commission de l’Union africaine, le ministre Mahamoud Ali Youssouf se présente non seulement comme le représentant de Djibouti, mais comme celui d’une Afrique en quête de justice et de reconnaissance sur la scène internationale.
Dans un contexte où les dirigeants africains sont souvent accusés de passivité face aux grandes crises mondiales, Mahmoud Ali Youssouf a affiché une volonté farouche de défendre les intérêts du continent.